Écrire au président

1h du matin, je n’ai pas réussi à dormir. J’ai décidé d’écrire une lettre au président. Voilà c’est fait !

« Cher Président,

J’imagine à quel point vous devez être occupé aujourd’hui. J’admire votre investissement pour le pays face à la crise sanitaire actuelle. Permettez-moi de vous faire part d’une situation accablante qui risque de tuer plus que le virus Covid-19 en question.

Comme vous le savez, une grande majorité de la population malagasy n’a pas le privilège de se confiner et doit sortir travailler pour ne pas mourir de faim.

Il y a ceux qui travaillent au jour le jour sans garantie de résultats (marchands ambulants, dockers…). Ceux qui travaillent pour le secteur privé, certains continuent de travailler. Il y a aussi bien sûr ceux qui sont sur des postes indispensables au bon fonctionnement du pays (santé, sécurité…) .

Comment se fait-il alors que ces gens qui risquent leurs vies tous les jours, soient obligés de marcher des kilomètres pour aller travailler? Les transports en commun ayant été interdits, on n’a pas tous les moyens de s’acheter une voiture, une moto ou un vélo !

Il y a quelques jours à peine, j’ai vu circuler le témoignage d’une marchande qui a fait des kilomètres pour amener sa marchandise au marché, les vendre, et au final gagner à peine de quoi manger !

Un homme a également confié être obligé de faire des kilomètres pour travailler et nourrir sa famille.

Ne serait-il pas judicieux de penser le retour des transports en commun sous conditions d’avoir à travailler ou une autre nécessité et avec les mesures barrières adéquates ?

Dans un pays où la pauvreté est un combat quotidien, le virus qui nous effraie tant fait moins de mort que la faim, la fatigue, l’insécurité et les aléas de la vie.

S’il vous plaît, ne laissez pas la peur du virus vous faire oublier les réalités du terrain. Merci. »

Et vous, quel serait votre message aujourd’hui à votre président ?